Chaque matin je vois en songe
Le trait de tes formes que je longe,
Qui traîne un rêve hors de la nuit
Et change un plaisir en envie ;
Et dans mes tripes une brûlure
S'installe comme le Soleil,
Et comme le pluie la plus dure
Efface l'espoir du sommeil ;
Au fil des heures le trépas
Des possibles qui s'amoncellent
Ne laisse place qu'à l'effroi
Et à la froideur du Réel,
Car ton regard ne me voit pas,
Chaque jour où nos vie s'embrassent,
Saignant d'heure en heur près de toi
J'attend que mon ombre s'efface ;
Le crépuscule alors m'accueille,
Scarifié de désillusions,
Et me replonge dans les écueils
Des rêveries de la Passions.